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Le Journal d'Emy
29 juillet 2008

Des nouveautés sur le Café Pédagogique

Sur le Café pédagogique

De l'école maternelle à "l'école première"

"La ligne de fracture idéologique majeure aujourd’hui est là : en face de nous, nous avons des « intellectuels » et des décideurs pour lesquels le dressage est un préalable à l’éducation". S'exprimant lors du congrès de l'Ageem (association des enseignants de l'école maternelle), Philippe Meirieu a défini ce que sont, pour lui, les enjeux de l'école pré-élémentaire et en quoi ils sont contrariés par les nouveaux programmes.

 

"Les programmes de l’école primaire de 2008", estime P. Meirieu, sont "un ensemble d’objectifs d’apprentissages techniques séparés les uns des autres, identifiables et évaluables indépendamment de tout projet de développement global que l'on pourrait avoir pour l’enfant… Ce qui se profile, c’est un enseignement réduit à un ensemble de savoir-faire mesurés par des tests « en temps réel » dont les résultats permettront aux usagers de développer des stratégies de consommation en examinant le meilleur rapport qualité / prix. Les parents eux-mêmes seront aspirés – beaucoup le sont déjà – par une logique purement comptable : on les rendra insensibles, voire réfractaires, à la dimension éducative de l’école, n’exigeant que des résultats immédiats en « espèces sonnantes et trébuchantes »….

 

Cette conception, P. Meirieu souligne qu'elle est "parfaitement en cohérence avec la montée plus globale du paradigme de « l’homme machine » et du « corps médicalisé ». Ce qui se profile à terme, c’est la disparition de toute « prévention éducative » au profit d’activités linéaires qui, en cas de dysfonctionnements ponctuels, font appel systématiquement à des remédiations tout aussi ponctuelles".

 

Mais P. Meirieu insiste sur le rôle fondamental de l'école maternelle, qu'il préfère pour cette raison appeler "école première". C'est l'école qui "fait rupture avec la communauté familiale ou sociale… C’est pourquoi l’école maternelle reconnaît l’élève comme « un enfant de la famille », mais le traite comme « un enfant de la société ». Et, surtout, elle gère ce passage, construit cette transition et fait en sorte que chaque élève la vive au mieux".

 

Ce point de vue est appuyé par une Note de veille du Centre d'analyse stratégique qui insiste sur l'importance des 6 premières années de la vie pour le développement cérébral de l'enfant.


La loi SMA devant le Conseil constitutionnel

Le Parlement a adopté le 23 juillet la loi sur le service minimum d'accueil dans les écoles primaires. Rappelons que la loi impose aux enseignants de se déclarer grévistes 48 heures à l'avance et aux maires d'organiser un service d'accueil dès lors que 25% des enseignants se sont déclarés et en cas d'absence non prévisible d'un enseignant.

 

Ce sont ces deux points qui justifient une saisine devant le Conseil constitutionnel déposée par les députés et sénateurs socialistes. Ils estiment que la loi attaque le droit de grève et qu'elle contrevient au principe constitutionnel de compensation par l'Etat d'une charge créée pour les communes.

 

La loi est également très mal accueillie par les maires, à commencer par l'association des maires de France. Elle est aussi critiquée par l'Andev, association qui regroupe les directeurs de l'éducation des villes. Pour celle-ci "c'est à l'employeur de mettre en place les dispositions nécessaires au fonctionnement de son activité lorsque celui si est gêné par l'absence du personnel habituel ou par une grève", c'est-à-dire à l'Etat, et non aux municipalités. L'Andev a calculé d'ailleurs que le relèvement du seuil prévu par la loi à 25% "aura très peu d'impact sur la réalité de la mise en œuvre. Ce nouveau taux ne permettra un assouplissement (de celle-ci) que pour les écoles de 5, 9 et 10 classes. Or les deux tiers des écoles ont de 1 à 5 classes.


Combien de temps pour l'histoire des arts ?

"L’histoire des arts sera intégrée dans les programmes de l’école primaire à la rentrée 2008, ainsi que du collège et du lycée, à partir de la rentrée 2009" a annoncé un B.O. du mois de mai. Cette circulaire rappelait l'injonction présidentielle de faire de cet enseignement une priorité. Seulement voilà, fin juillet le Journal Officiel publie un arrêté sur "l'organisation de l'enseignement de l'histoire des arts à l'école primaire, au collège et au lycée". Mais l'annexe précise ne sera publiée qu'au B.O. du 28 août. Il restera 3 jours aux instits pour prendre en compte cette "priorité"…

Au JO

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